Saturday, October 21, 2006

La justice canadienne sépare le bon grain religieux de l'ivraie sectaire

http://www.prorael.org/news.php?item.54.1

commente (défavorablement) ce jugement, dans une affaire de diffamation (Vorhilon alias Raël attaque un chroniqueur canadien pour diffamation):
http://www.jugements.qc.ca/php/decision.php?liste=16682786&doc=59460052575F1806
Cour supérieure du Québec (Église raëlienne c. Gratton, juge
Maurice Laramée, 2006 QCCS 3560)

On peut en effet s'étonner de voir un tribunal écrire:

« Le tribunal, quant aux rencontres des Elohim avec Raël, n'accorde
aucune crédibilité à ce dernier. Le gros bon sens le commande. Il
ne s'agit pas d'une question de religion, il s'agit d'une
question de fait. Son récit tient à des hallucinations et à des
fantasmes, à moins qu'en toute connaissance de cause il ne mente au
tribunal. »

J'aimerais que ce juge m'explique comment il fait la distinction entre question de religion et question de fait: il est habituel que les religions reposent sur
des faits paranormaux, ou allèguent l'existence d'êtres imaginaires ou dotés de pouvoirs magiques (anges, saints, Titans...) Le juge écrit d'ailleurs: « Il n'est pas question pour la Cour de discourir sur le mérite d'une religion ou d'une autre, ni de ses dogmes ou de ses doctrines. » Cela signifie-t-il qu'on peut, au Canada, qualifier d'escrocs tous les religieux qui rassemblent des fonds pour leur église ? Certes, le tribunal retient entre autres des propos de Raël sur le clonage, mais il porte bien, pour étayer son raisonnement, un jugement de valeur sur une religion.

Comme le dit le texte de Prorael: le juge qualifierait-il également d'hallucinations et de fantasmes les récits de phénomènes paranormaux qui figurent dans la Bible ?

2 Comments:

Anonymous Anonymous said...

La différence de traitement tient à un fait très simple : alors que la bible a une fonction identitaire et politique, Raël et sa secte n’en ont pas, sinon pour eux-mêmes.

Quant à la laïcité, elle ne fait que nier la dimension politique de la religion. Si l’Occident existe, c’est parce que toutes les nations européennes ont la bible en partage. Celle-ci est le seul trait d’union entre les civilisations européennes.

Lorsqu’on envisage l’existence de civilisations globales, seul le christianisme fait sens pour les nations occidentales. Certainement pas la laïcité.

La question n’est évidemment pas celle de la croyance ou non. Que les faits décrits par la bible soient vrais ou faux importe peu. La question est purement politique.

Elle se résume au point de savoir s’il vaut mieux appartenir à une grande communauté de plus d’un milliard de personnes qui partagent un certain nombre de valeurs, ou de se diviser en petits groupes ayant une culture « déviante » par rapport à celle de la communauté globale.

2:58 PM  
Blogger humanisme-citoyen said...

Pourtant le juge canadien ne parle pas de ça, il juge une affaire de diffamation et parle de la crédibilité de Raël (« Son récit tient à des hallucinations et à des
fantasmes »): il se positionne bien sur le terrain de la véracité, ou de la fausseté, des faits.

7:17 AM  

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